La Maddalena au Nord Est de la Sardaigne est un lieu unique pour une croisière sauvage inoubliable en Méditerranée! Le parc national réputé pour sa beauté dans une biodiversité sauvage et florissante, s’étend sur plus de 60 îles et îlots. La Maddalena, Caprera, Budelli, Mortorio, Razzoli, Santa Maria et Spargi sont les principales îles de l’archipel et représentent la majorité des ses 180 kilomètres de côtes, un excellent terrain de jeu pour les aventuriers nautiques que vous êtes !
Giovanni, plaisancier local, navigue depuis plus de 25 ans dans ces îles, et Jean-Marc revient tout juste de deux semaines à sillonner les îles de la Maddalena. Suivez leurs conseils et astuces pour une croisière réussie dans ce cadre merveilleux et unique de Méditerranée !
Quelle est la meilleure saison pour naviguer dans la Maddalena ?
Giovanni et Jean Marc s’accordent pour conseiller d’éviter la région en haute saison (ou très haute saison) En effet, en Août et Juillet la concentration de bateaux est assez impressionnante. Bien que très nombreux, les mouillages les plus « touristiques » saturent et les ports affichent complet ou pratiquent des prix exorbitants. Cela étant dit, c’est la période de l’année ou les journées sont plus longues et l’eau à une température idéale !
C’est donc un choix difficile. Jean-Marc précise que Juin ou Septembre sont de bons créneaux alternatifs. Certes, l’eau n’a pas encore sa température estivale en Juin et les journées sont raccourcies en Septembre, mais vous profiterez de la Maddalena sans les hordes de bateaux de location. Enfin si vous n’avez pas d’autre choix que de partir en Juillet ou en Août, privilégiez la première quinzaine de Juillet ou la dernière quinzaine d’Août.
Quelles sont les restrictions dans la zone de la Maddalena ?
La Maddalena est une réserve naturelle exceptionnelle et bien protégée. En effet Giovanni nous explique qu’il y a beaucoup de restrictions (zones de navigation interdite, zones terrestres interdite) notamment pour protéger les champs de posidonies cruciaux à l’équilibre environnemental de la région.
Un PASS obligatoire pour naviguer est requis et vous pourrez vous le procurer en ligne, ou comme Jean-Marc, dans un port de la région auprès des autorités compétentes. Attention, les contrôles sont fréquents. Vous pouvez parfois vous procurer le PASS au moment du contrôle mais il sera alors plus cher (environ 40% plus cher d’après nos dernières informations).
Voici la carte fournie par le Parc de la Maddalena répertoriant les différentes zones et les autorisations. Pour la télécharger, cliquez sur les boutons sous la carte.
- La zone Ta, en rouge sur la carte où les restrictions sont les plus strictes : L’accès est essentiellement interdit pour les non-résidents, en dehors d’excursions avec un guide
- La zone Tb, en jaune où l’accès est autorisé, mais avec un strict respect de la faune et de la flore
- La zone Tc, en orange, où les règles de base du parc s’appliquent.
- La zone Ma, quadrillée en rouge sur la carte où les restrictions sont les plus strictes : Plongée interdite, navigation et mouillages interdits, pêche interdite. Certaines iles donc comme Bisce, Mortorio ou Nibani sont donc complètement interdite.
- La zone Mb délimitée en vert sur la carte où les restrictions restent importantes : Pêche sous-marine interdite, vitesse limitée à 7 noeuds dans la bande des 300m, mouillage autorisé uniquement pour les détenteurs du PASS
- La zone Mb délimitée en bleu sur la carte qui contient l’ensemble de l’AMP et où les restrictions appliquées sont celles de la réserve naturelle : obligation d’obtention d’un PASS pour pouvoir naviguer, jeter l’ancre, faire de la plongée ou pêcher.
En finalité, Le PASS autorise une navigation responsable dans une zone protégée en respectant la faune et la flore locale.
Vous pourrez trouver toutes les informations relatives aux restrictions sur le site LaMaddalenaPark.
En termes d'expertise de navigation, quel est votre opinion pour une croisière dans la Maddalena ?
D’après leurs expériences, nos deux navigateurs considèrent qu’une croisière dans la Maddalena demande une expérience sérieuse en matière de navigation. Ils recommandent notamment d’apporter une attention particulière aux écueils, aux cardinales, et aux vents violents qui peuvent souffler dans la région en haute saison. La carte renseignée vous indique notamment par un ‘’!’’ les endroits ou la cartographie marine n’est pas suffisante et ou il vous faudra naviguer à vue.
‘’Concernant le niveau d’expérience en navigation, il faut savoir maîtriser son bateau dans des conditions de vents forts, car par moments c’est violent, surtout bien connaître ses règles de priorités, et savoir anticiper les erreurs des autres et le non respect de certains petits yacht qui vous croisent à quelques mètre en vous envoyant des vagues de 2 mètres, car c’est aussi ça La Maddalena’’
Jean Marc
Vous l’aurez deviné, la forte fréquentation demande aussi une attention particulière aux autres visiteurs, et tout le monde n’est pas fin navigateur en été dans l’archipel… Prudence et attention sont de misent.
Des mouillages à ne surtout pas manquer ?
Pour Giovanni, vous ne pouvez pas manquer le mouillage de Spiaggia del Cavaliere. Situé au nord de l’île de Budelli, dans le fin bras de mer la séparant de sa voisine Santa Maria, le mouillage offre un des plus beaux cadres naturels de la Maddalena. Les eaux translucides du mouillage lui ont valu le surnom de ‘’piscine’’ adopté par les locaux. Joyaux chéri des plaisanciers et touristes visitant la région il est évidemment souvent bondé en haute saison.
Plus au sud-est de la Maddalena sur l’île de Caprera, Giovanni cite la Cala Coticcio et le port de Palma comme des lieux incontournables de la région.
‘’La Cala Coticcio, il faut le voir pour le croire et cette photo ne suffit pas pour bien représenter la beauté de l’endroit mais servira d’avant goût.’’
Giovanni
Pour en avoir le cœur net, on vous redirige vers la page du mouillage sur Navily, ou les clichés laissés par les plaisanciers se chargeront du reste. Un endroit U.N.I.Q.U.E
Jean-Marc de son coté revient souvent dans la région et aime changer d’itinéraire. Pour ce qui est conseil mouillage, en fonction du vent, de la houle, du monde et de la saison un mouillage peut passer de idyllique à enfer selon lui.
Mais une chose est certaine, il y en a pour tous les goûts et tous les vents dans ses îles aux multiples facettes. Il nous conseille de faire comme lui, et de regarder sur Navily pour se trouver son endroit idyllique, en s’appuyant sur les nombreux avis et photos entretenus par la communauté dans la région.
Des endroits à éviter ?
Dans cette région aux multiples zones protégées, il peut être compliqué de savoir vraiment où mouiller. Giovanni et Jean-Marc s’accordent pour dire qu’en plus de consulter une cartographie des zones protégées, il est judicieux de s’informer sur Navily. En effet, les mouillages non répertoriés sur Navily sont un bon indicateur, car si personne n’a mis un avis dans cette région aussi fréquentée, c’est certainement que ce n’est pas un bon mouillage. Giovanni cite un autre exemple avec l’ile de la Mortorio(une beauté naturelle inaccessible) :
‘’Il faut éviter l’île de Mortorio à tout prix, non pas parce qu’elle n’est pas belle mais parce qu’il est interdit d’y aller et les amendes sont salées quand il y a des contrôles (fréquents). Sinon, il faut éviter Cala Coticcio par fort vent d’Ouest mais que je recommande pourtant chaleureusement par temps calme. En effet, les vents y sont encore plus forts là-bas car ils accélèrent en descendant de la montagne. Ca peut secouer très fort!’
Giovanni
Comment se passe le ravitaillement ?
Pour le ravitaillement il y a bien sûr la ville principale de la Maddalena. Habitée à l’année par plus de 12 000 habitants, vous y trouverez tout ce qu’il faut pour un ravitaillement bien mérité. Giovanni conseille particulièrement le port de Cala Gavetta, car c’est le mieux abrité et donc le plus sûr pour une escale. La-bas vous aurez accès à la pompe à essence comme aux supermarchés et à l’eau si vous y passez la nuit.
Le problème, c’est que passer une nuit au port peut s’avérer relativement cher dans La Maddalena, mais il existe des astuces comme nous l’explique Jean-Marc :
‘’Aux heures creuses le midi, il est parfois possible de faire une halte gratuitement dans un port pour faire quelques courses et les pleins. Quand on part 4 mois en mer, on gère son budget en limitant les nuités au port. ( nous sommes autonome en électricité )Il faut savoir que c’est la région de la Jetset et que les tarifs sont adaptés à leurs moyens.’’
Jean-Marc
Sinon, il y a les campings qu’il ne faut pas négliger (celui de Cala Saline par exemple). Vous pourrez vous ravitailler en eau au bidon et en nourriture dans leurs supérettes.
Enfin il y a une multitude de petits villages accessibles depuis les mouillages en annexes ou l’on trouve de quoi se nourrir pour quelques nuitées.
Combien de temps conseillez vous pour faire un tour complet ?
La région n’est pas grande et une semaine devrait normalement suffir pour faire le tour des meilleurs mouillages selon nos deux navigateurs. Problème, il y a souvent du vent dans la région qui prolonge parfois les escales forcées dans les ports et les mouillages abrités. Il est donc plus judicieux de prévoir au moins deux semaines pour bien s’imprégner des vibrations uniques de la Maddalena.
De plus, si vous étendez votre voyage, Jean-Marc vous conseille de naviguer jusqu’à Olbia, un lieu qui vaut le détour dans son humble opinion.
‘’Il faut élargir le rayon jusqu’à Olbia ou il y a des endroits magnifiques à découvrir. C’est la plus grosse concentration de yachts et de voiliers magnifiques que je connaisse.’’
Jean Marc
Qu’est ce qui rend cette zone de navigation si unique ?
Nos deux utilisateurs s’accordent sur ce point là, c’est définitivement la beauté du cadre de ses îles qui rend une croisière dans la Maddalena si unique. Les paysages sauvages sont divers et la flore et la faune y sont protégés. C’est d’ailleurs avec beaucoup de poésie que Giovanni nous donne son sentiment:
‘’La transparence de la mer, c’est le royaume de l’Occident. Le vent qui souffle en permanence, créé des courants qui balaient et nettoient la zone en permanence. Il y a aussi toutes sortes de plages, du blanc au plus sombre, avec du sable fin ou plus grossier, c’est un royaume de diversité’’
Giovanni
Des magnifiques criques rocheuses sauvages aux plages de sable blanc (voir rose sur l’une des plages les plus connues de l’archipel) vous serez transporté par l’unicité du paysage qui prend forme devant vous. Une diversité et un choix qu’on ne trouve nulle part ailleurs selon Jean-Marc, qui en a fait une de ses destinations récurrentes des dernières années.
Pour conclure, votre meilleur expérience dans ses îles en quelques mots ?
‘’ J’adore regarder le soleil se coucher sur la mer avec la proue de mon bateau pointée vers l’Est. Lorsque les autres bateaux sont déjà revenus au port de Porto della Madonna, je prends mon apéritif dans le plus grand des calmes’’
Giovanni
‘’Je ne peux pas répondre à cette question, à chaque fois que j’y vais je découvre de nouveaux endroits et j’y retourne toujours avec plaisir, car c’est ce qu’il me plaît dans la Maddalena : elle n’est jamais à court de surprises.’’
Jean Marc
L’aventurier et le plaisancier se complètent dans ses moments de gratitudes et de paix. Et si cela veut bien prouver une chose, c’est que la Maddalena séduit tous ses visiteurs d’une façon particulière, et c’est bien cela qui la rend unique. Restez à l’écoute du Poulpe et retrouvez très prochainement les meilleurs mouillages de la Maddalena dans un classement îles par îles.
Bon vent !
SARDFR