Raphaël, peux-tu te présenter en quelques mots ? Ton histoire avec le port Lympia et Navily ?
J’ai 29 ans, je suis Maître de Port au port de Nice au sein du service Plaisance que j’ai intégré en 2016. J’ai grandi à Cannes et fait des études de droit à Nice; je suis titulaire d’un Master 2 en Droits Maritimes, mais également marin dans la Marine Marchande et Enseigne de Vaisseau dans la réserve opérationnelle de la Marine Nationale.
Mon lien avec la mer, les marins, la navigation et le monde portuaire a toujours été très fort. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle j’ai fondé en 2012 le site internet Actualité Maritime qui aborde toutes les thématiques de la mer.
Cette même année, j’ai fait la découverte de l’application Navily qu’une équipe niçoise concevait. Cette idée de créer une communauté de plaisanciers et de partage d’expériences m’a paru très intéressante et c’est pour la soutenir et l’encourager que j’ai écrit mes premiers articles sur ce guide côtier à fort potentiel, précurseur et connecté.
6 ans après avoir découvert Navily, que j’ai d’abord utilisé pour mon propre compte à l’occasion de croisières en Méditerranée, l’application est devenue pour moi un outil de travail dans le cadre des réservations d’escales des plaisanciers de passage au port de Nice.
C’est donc, en ce qui me concerne, une histoire de longue date !
Quel est le plus beau bateau que tu as eu la chance d’accueillir ?
Nous avons eu la chance d’en recevoir de nombreux, aussi bien des navires classiques que des yachts.
Arrivée de l’Hermione au port de Nice
Parmi eux :
L’Hermione
Le Belem
Le Maltese Falcon
Le Al Mirqab
L’Octopus
Le Christina O
Le Palladium
Le Sea Cloud
Et d’autres aussi prestigieux les uns que les autres. Mais celui qui personnellement m’a le plus marqué, c’est le voilier Manitou, ancienne propriété du président J.F.K.
Il mesure près de 19 mètres, navigue en Méditerranée et participe chaque année aux régates classiques. Il fait parfois escale au port de Nice. C’est un musée flottant et pan de l’histoire qui passe souvent inaperçu, qu’on surnommait à l’époque “la Maison Blanche flottante”. C’est sûrement l’un des plus beaux navires que j’ai eu la chance d’accueillir et d’amarrer.
Et ton meilleur souvenir depuis que tu es maître de port ?
Mon meilleur souvenir en tant que Maître de Port, ou du moins celui qui m’a le plus marqué, c’est l’arrivée de l’Hermione. Attendue depuis longtemps, le navire est arrivé au port à 08h00 du matin le 25 avril 2018.
Beaucoup de navires l’accompagnaient, un remorqueur précédait le cortège, un monde fou était sur les quais et sur la digue, appareils photos entre les mains, la Marine Nationale était sur place et l’accueillait en fanfare, c’est inoubliable.
Le clou du spectacle fût les 8 coups de canon tirés pendant sa manoeuvre d’entrée, suivi des cornes de brume accompagnateurs qui résonnèrent dans toute la ville. Ce fut spectaculaire.
Comment imagines-tu la plaisance connectée ?
J’imagine la plaisance connectée comme un tournant inévitable dans l’évolution des modes de consommation de la mer.
Je ne l’espère pas déshumanisée mais l’imagine facilitatrice pour tous les acteurs, c’est-à-dire aussi bien chez les plaisanciers que chez les professionnels : les marins et capitaines, les armateurs, agents et brokers, les sociétés nautiques, les ports, les artisans, les shipchandlers, les municipalités, et même les administrations maritimes et douanières.
Encore faut-il que les interfaces et applications soient intuitives, accessibles et simples.
La plaisance connectée n’est pas à mon sens un tournant indispensable, mais tout converge vers ce nouveau type d’usage numérique. On parle déjà d’ubérisation” et de “airbnbsation”, c’est l’une des raisons qui porte à croire que ce tournant est inévitable !
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