Le mois dernier, Nice a été le lieu d’une histoire de sauvetage pas comme les autres. Découvrez comment l’alerte SOS sur Navily a sauvé Hervé d’une situation compliquée.
Hervé, plaisancier en herbe, s’est retrouvé dans une situation plus que compliquée sur le retour d’un week-end aux îles de Lérins. C’était sans compter sur la solidarité de Jean-Daniel qui est venu leur porter secours suite à l’alerte SOS lancée sur Navily. Le poulpe a eu la chance d’aller à leur rencontre sur les quais du port Lympia pour qu’ils nous racontent leur histoire.
Entretien avec Hervé et Jean-Daniel : Un sauvetage pas comme les autres avec le SOS Navily
Le secouru : Hervé sur son Jeanneau Folie douce de 1975
Breton d’origine, il est installé sur la Côte d’Azur depuis quelques années pour le travail. La voile, c’est un rêve de gamin qu’il décide enfin de réaliser. Il fait l’acquisition de son premier voilier en novembre l’année dernière, un Jeanneau Folie douce 1975 nommé Hamac. Depuis, l’apprenti navigateur a effectué quelques vérifications sur son bateau et a commencé à le tester sur des trajets courts pour s’habituer et apprendre les bases de la navigation sur voilier.
Le sauveteur : Jean-Daniel et son Jeanneau Poker de 1974
Originaire de Nice, Jean-Daniel s’est mis à la plaisance, il y a quelques années. Fort d’une volonté d’apprentissage accrue, il s’est forgé sa propre expérience et adopte une approche méticuleuse à la pratique de la voile. Il navigue sur son Jeanneau Poker 1974, le long de la Côte d’Azur en attendant de préparer ses premiers longs voyages vers la Corse et la Sardaigne.
Carte dynamique du sauvetage
Alors Hervé, racontez-nous un peu le contexte de cette sortie en bateau pas comme les autres ?
Je suis parti avec 2 copains pour les îles de Lérins pendant le weekend. On a quitté Nice vers 12h le samedi, la météo était clémente, on a mis les voiles et le cap sur les îles. Peu d’expérience sur le bateau (un mécanicien Vespa et deux voileux en herbe), mais beaucoup d’enthousiasme et deux chiens pour nous tenir compagnie. Après 2h30 et une navigation sereine, on atteint les îles.
Là-bas, au mouillage, on a profité du cadre exceptionnel pendant la nuit et la journée suivante. Ce n’est qu’en fin d’après-midi le dimanche que nous avons mis le cap sur Port Lympia.
Jusque là, tout va bien, que s'est il passé ensuite ?
La météo avait été clémente à l’aller, mais ce n’était pas le cas sur le retour. Alors qu’on s’approchait de Nice, il s’est mit a pleuvoir des trombes d’eau. Un petit caprice météorologique qui ne nous empêchait cependant pas d’avancer. Un peu trempés, on a continué notre route, mais c’était sans compter sur le vent qui est tombé d’un coup !
N’étant pas de très grands navigateurs et avec une seule voile sur le bateau on a logiquement switché sur le moteur. La pluie tombait de plus belle, on était trempé jusqu’aux os mais le moteur nous amenait tranquillement vers notre destination. Le vent étant tombé, on avait même complètement affalé la voile de peur qu’elle nous ralentisse).
C’est là que ça s’est compliqué. Alors que nous étions au niveau de l’aéroport à 3 km au large de la côte, on a subi une avarie de moteur… L’hélice tournait dans le vide et impossible de trouver la source du problème avec nos connaissances d’amateurs et un mécanicien Vespa, couché par le mal de mer…
Un problème technique qui peut arriver à n’importe qui… Qu’avez vous donc fait ?
On a voulu se laisser porter par le courant qui jusque-là nous était favorable… Mais l’intensification de la pluie a augmenté fortement le débit du Var, rivière qui se jette dans la mer au niveau de l’aéroport de Nice. Cela a créé un courant qui cette fois-ci, nous portait au large en direction de la Corse. On avait beau pointer le nez du bateau vers notre destination, on s’en éloignait….
A 22h, nous étions à 8km de la côte, sans aucun moyen de reprendre le contrôle. Pas de vent, pas de moteur, trempés et fatigués, nous étions à la merci de la météo et du courant. Pour ne rien arranger à l’histoire, la batterie du bateau faiblissait rapidement. J’ai donc décidé de contacter le CROSS pour qu’ils nous viennent en aide !
Un réflexe important que vous avez bien fait d’avoir, que s'est il ensuite passé ?
La communication avec le CROSS était mauvaise, l’éloignement de la côte et la faible batterie n’aidait pas. Après avoir pris tous les numéros de téléphone à bord, on m’a proposé de venir me chercher mais pour la modique somme de 2500 euros.. J’ai donc réfléchi avant de donner une réponse et c’est à ce moment-là que j’ai pensé à Navily !
J’avais installé l’app pour trouver des mouillages dans la région et je me souvenais d’un gros bouton SOS, j’ai donc ouvert l’app et avec la dernière barre de réseau qu’il me restait, j’ai envoyé un SOS sans trop y croire… Peu de temps après, Jean-Daniel m’a répondu via le tchat sur Navily.
À partir de là, la pression est redescendue, j’ai su que quelqu’un viendrait à notre secours et nous étions vraiment rassurés malgré le froid, la pluie et l’avarie ! Je peux laisser Jean-Daniel raconter la suite de l’histoire…
Jean Daniel, vous êtes niçois et vous avez reçu la notification sur Navily car vous étiez dans un rayon 20 miles nautiques du bateau d’Hervé. Qu’avez vous fait quand vous avez pris connaissance de la situation ?
Je sortais d’un dîner de famille quand j’ai reçu la notification. Au début j’ai cru à une blague à cette heure-ci en plein mois de Mars et en plus avec le confinement……
La région de Nice compte beaucoup d’utilisateurs qui avaient donc été automatiquement ajoutés à la conversation de SOS sur Navily, mais à cette heure tardive, j’ai été le premier à répondre pour confirmer la détresse.
Via le tchat de Navily, il a pu me confirmer son avarie de moteur et sa situation délicate. La position de son bateau étant indiqué sur l’app, j’ai décidé d’aller promener mon chien sur le port pour voir si je pouvais le repérer. En arrivant au port, j’ai vu une lueur au loin qui correspondait à la position GPS indiquée sur l’app.
Vers 23h00 j’ai prévenu Hervé via Navily que je viendrai les secourir et je suis parti préparer mon bateau en emmenant mon chien pour justifier d’une ballade en cas de contrôle de mon attestation de sortie (COVID-19 oblige).
Comment s’est passé le sauvetage ?
Je suis sorti du port vers 23h30, et j’ai prudemment pris la direction indiquée par mon GPS, mais je ne voyais plus de lumière au loin… Leur batterie était sur le point de mourir et pour ne pas perdre la VHF ils avaient désactivé le feu de mât. Heureusement ils étaient équipés d’une lampe torche puissante à bord, et via le tchat de Navily, j’ai pu leur demander de l’accrocher au mat pour que je puisse avoir un visuel.
Ce n’est qu’après 1h00 de navigation appliquée que je suis arrivé à leur hauteur où nous avons pu manoeuvrer pour attacher les deux bateaux en toute sécurité. ils étaient tellement heureux quand je suis arrivé! Je m’en souviendrai toute ma vie !
En naviguant avec prudence, nous avons pu rejoindre le port de Nice Lympia et amarrer le bateau de Hervé sur sa place attitrée juste à côté des secours maritimes (ironique non?).
Au final plus de peur que de mal, mais la situation aurait pu vite dégénérer et j’ai compris en arrivant sur place, que j’avais certainement pris la bonne décision en venant à leur secours.
Finalement tout le monde est arrivé à bon port et cela grâce à la solidarité des marins incarnée par Jean-Daniel et une communication efficace via Navily... Hervé, quelles leçons retenez-vous de cette expérience ?
La première est une leçon d’humilité. La mer, même calme, doit être respectée et rien ne doit être négligé. Avec du recul, certes l’avarie est un malheureux évènement mais avec plus d’anticipation et de prudence, nous aurions pu éviter cette situation. C’est aujourd’hui avec beaucoup plus de prudence et les nombreux conseils d’un nouvel ami et partenaire de navigation (Jean Daniel) que j’organise mes prochaines croisières.
La seconde est une leçon d’humanité. La solidarité en mer est un pilier de la communauté des marins et j’ai pu l’expérimenter de la plus belle des façons. Grâce à Navily et à la solidarité de Jean Daniel, l’histoire s’est bien terminée et je lui serai éternellement reconnaissant. Dans le futur si je peux faire preuve de solidarité, c’est sans hésitation que je larguerai les amarres pour venir en aide à un marin en détresse.
De belles leçons à retenir et nous ne pouvons que vous encourager à exercer une plaisance sécuritaire et avertie, et remercier Jean Daniel de la solidarité dont il a su faire preuve ! Sans cette dernière, notre alerte SOS n’aurait malheureusement pas pu prouver son efficacité…. Et pour vous Jean-Daniel, un mot pour conclure ?
Mot de la fin : L’alerte SOS sur Navily
Depuis l’été 2020, Navily met à disposition un mode SOS dans l’application. Ce mode vous informe des numéros de secours dans la zone où vous vous trouvez et il vous permet aussi de demander de l’aide à la communauté. Le mode SOS n’a pas vocation à remplacer les services de secours, qui sont indispensables.
En revanche, avec la grande communauté Navily, vous avez très souvent un autre utilisateur Navily à quelques milles de vous qui peut vous venir en aide rapidement. En combinant la force de la communauté, du chat inApp et de la géolocalisation, l’alerte SOS est un outil qui renforce la puissance de l’entraide entre tous les marins, comme le montre si bien l’histoire de Hervé et Jean-Daniel.
3 Comments
[…] 28 April 2021 Read in French […]
Bravo à Jean-Daniel et merci à Navily de permettre à la communauté marine de communiquer.
[…] 28 April 2021 Read in French […]