Une traversée en famille : De Martigues aux iles Canaries
27 novembre 2020 In Vos stories
Partir en voyage en famille ? De plus en plus de plaisanciers se jettent à l’eau ! Stel Sailing en est l’exemple parfait. En quête de sensations et du grand large, le jeune couple accompagné de leurs deux filles âgées de 3,5 ans et 18 mois, s’est lancé dans une traversée inoubliable de Martigues aux Antilles !
On a eu la chance de pouvoir échanger avec eux afin de partager leur histoire avec notre communauté. De Martigues à Gran Canaria, à bord de leur fier voilier de 36 pieds, on vous raconte la première étape de leur voyage.
Pour suivre en direct leurs aventures, suivez Stel_Sailing sur Instagram. Et pour approfondir sur les Canaries, découvrez notre article publié récemment !
L’équipage est parti de Martigues le matin tôt du 8 octobre 2020, une traversée tranquille vers les Baléares avant de descendre au plus vite vers Gibraltar.
En effet, avec la situation météorologique qui n’annonce rien de bon en méditerranée et la crainte d’une deuxième vague de COVID-19 qui fermerait les frontières, notre quatuor ne voulait prendre aucun risque. L’objectif a donc été de sortir de Méd le plus rapidement possible.
Une traversée incluant de courtes escales à Majorque, Ibiza et Cartagena a donc été favorisée. Comme à leur habitude, les Baléares ne manquent pas de charmer nos aventuriers, mais c’est sur un pas pressé que la famille sillonne les îles avec un objectif en tête : Gibraltar.
D’autres ont été moins agréables, du plus anecdotique au plus sérieux, nous rappelant que la vie en mer est une adaptation à un environnement en constante évolution… Une invasion de mouche au large de Majorque (Ah la nature!), d’impressionnants orages entre Ibiza et Cartagena et un courant de face mal géré sur Malaga, auront apporté quelques surprises et frissons à notre quatuor d’aventuriers.
Mais comme pour assurer un final bien réussi, les dauphins sont venus accompagner le bateau sur la route vers Gibraltar. Un ultime moment de répit et de partage avant l’Océan.
Ses quelques jours de traversée ont permis à notre duo de s’adapter à la vie en mer accompagné de leurs deux filles. Un nouveau challenge que notre couple exécute à merveille, et entre manœuvre sur le pont et aide aux devoirs, les deux enfants ne semblent pas déboussolés et se prêtent volontiers au jeu de leur nouvelle vie.
Au petit matin, la famille a quitté Cartagena en direction du cap. Une étape qu’ils ont bien préparé en avance pour assurer un passage tout en douceur comme nous l’explique Stel_sailing.
‘’Nous nous sommes bien renseigné en amont pour passer Gibraltar en fonction des vents et courants. Nous avons donc choisi notre heure de départ avec attention. Nous sommes partis à 8h du matin et avons serré la côte espagnole ce qui nous a permis de ne pas avoir trop de courant et de bien avancer sous voile.’’
Le passage de Gibraltar présente une complexité particulière dans son rail. En alternance avec les marées, l’Atlantique se verse dans la Méditerranée puis le phénomène inverse se produit. Il est donc logiquement préférable de prendre le rail quand le courant aide le bateau à avancer vers sa destination.
C’est avec ces données en tête et un plan bien rodé que le couple s’est engagé dans la passage mais, comme c’est souvent le cas en mer, tout ne s’est pas passé comme prévu…
‘’À partir de Gibraltar, nous avons longé les côtes jusqu’à Tarifa, puis ensuite coupé le DST, pour être assez loin des côtes marocaines qui sont souvent blindées de filets et de pêcheurs sans feux de navigation.’’
Au passage de Tarifa, l’enrouleur de génois a surpaté, laissant le couple sans contrôle sur ce dernier au passage du rail. Une situation compliquée et potentiellement risquée, surtout quand on a deux enfants en bas âges à bord. Cela qui obligea notre duo à temporiser.
Au bout d’une heure d’effort, le génois était enfin débloqué, mais le temps a joué en défaveur de nos aventuriers qui se sont retrouvés à contre-courant au passage du rail
“Nous avons donc perdu du temps, et le courant n’était plus favorable lors de notre passage du rail. Ce fut long, nous avançions à 2 nœuds au moteur, mais nous avions le choix entre ça ou des bords carrés ! La houle était formée, pas vraiment agréable pour tout le monde.”
Une fois sur les côtes marocaines, la famille a pu retrouver un peu de sérénité. Une sérénité malheureusement de courte durée dû aux évolutions de la météo : une houle de 5m mal anticipée avec 20 nœuds au portant… Bienvenue en Atlantique !
“On avait pas anticipé ça, et du coup on a passé une nuit sous Grand Voile avec 3 ris, et des surfs à 13 nœuds ! Pour notre 36 pieds, c’était très impressionnant. Vu les conditions météos, et les filles à bord, difficile en pleine nuit d’aller gréer la trinquette qui n’est pas à poste tout le temps et demande beaucoup de manipulation… Un épisode compliqué, mais au final, plus de peur que de mal et de bonnes leçons à la clé”
Le reste de la traversée vers les Canaries s’est déroulée dans le calme avec même quelques bons moments de relâche : une douche au soleil après 2 jours de galère en mer, un bord agréable au portant après Tanger, couronné par la visite des dauphins sous un coucher de soleil hypnotique.
“En mer, plus que jamais on est conscient de l’aspect éphémère d’une situation. On apprend donc à profiter et saisir les petits moments de plaisir qui sont d’autant plus beau quand ils sont partagés en famille”
Au soir du 30 octobre, notre famille de marins, baptisée par l’Atlantique, a atteint la côte lunaire de la Graciosa.
“Là-bas il n’y a pas beaucoup d’options d’escale. L’île étant dénuée de ports on doit favoriser le mouillage sur des côtes difficiles (falaise abrupte, peu de criques et exposition aux vents). C’est pourquoi, en suivant le conseil de nombreux plaisanciers sur Navily notamment, nous avons choisi de jeter l’ancre au mouillage de Cala Francesca.
Protégée des alizées et offrant un cadre exceptionnel dans une large baie au paysage lunaire, c’est une escale immanquable sur l’île.”
Accueillie par l’énigmatique Montaña Amarilla, la petite famille au complet sur le pont, profite d’un moment d’émerveillement bien mérité au mouillage de Cala Francesa, après une traversée pour le moins ‘’houleuse’’.
Un endroit coup de cœur qui restera gravé dans les mémoires de nos 4 aventuriers.
La petite famille a ensuite continué sa route au sud pour rejoindre l’île de Lanzarote et ses fameux cactus classés par l’UNESCO. Sur l’île, notre couple a favorisé l’option port à la marina de Rubicon et ils nous expliquent pourquoi :
‘’Dans les canaries, on privilégie les ports aux mouillages car ils sont peu nombreux et inconfortables en raison de la composition géographiques des îles et leur exposition aux vents. Bien sur le mouillage forain fait plus rêver, mais c’est un mal vite oublié tant les ports sont abordables et offrent un service exceptionnel !’’
En arrivant sur l’île, ils ont aussi pu se rendre compte que le COVID-19, n’est pas une préoccupation dans la région. En effet aucun test ne vous est demandé, aucun contrôle n’est effectué et aucune quarantaine mise en en place par l’immigration (fin Novembre 2020).
Après avoir fait le tour des parcs naturels de l’île, le quatuor a rejoint Puerto del Rosario sur l’île de Fuerteventura puis (marina Pasito Blanco) à Gran Canaria, deux escales recommandées pour découvrir ces îles mythiques en toute tranquillité.
En arrivant sur l’île, ils ont aussi pu se rendre compte que le COVID-19, n’est pas une préoccupation dans la région. En effet aucun test ne vous est demandé, aucun contrôle n’est effectué et aucune quarantaine mise en en place par l’immigration (fin Novembre 2020).
Après avoir fait le tour des parcs naturels de l’île, le quatuor a rejoint Puerto del Rosario sur l’île de Fuerteventura puis (marina Pasito Blanco) à Gran Canaria, deux escales recommandées pour découvrir ces îles mythiques en toute tranquillité.
Ses trois premières îles de l’archipel ne manquent pas de rappeler à notre petite famille que les efforts fournis pour rejoindre ses contrées lointaines sont récompensés par un dépaysement absolu. Dans ses terres sauvages et immaculées, règne une quiétude lunaire qui vous transporte hors du temps.
Des destinations inscrites au carnet de voyage que nous résume Stel_sailing en attendant de mettre le cap sur leur prochaine escale dans l’archipel espagnol :
“Pour le moment La Graciosa a été notre coup de cœur pour son aspect très sauvage et peu habité. C’était une parfaite introduction à ce monde inconnu, tout droit sorti du Jurassique. Mais toutes les îles ont leur charme et ne manquent pas de découvertes et d’activités à entreprendre.
Lanzarote pour son parc naturel abritant les Montañas del fuego et ses imposantes falaises qui constituent la majorité de son paysage côtier. Fuerteventura pour ses longues plages de sable blanc, ses spots de surfs et les dunes à perte de vue… Il nous reste Tenerife et La Gomera à faire, que j’ai déjà hâte de découvrir.”
Rendez-vous prochainement pour la suite de leur aventure dans les Canaries et la transat vers les Caraïbes !
Pour en savoir plus sur les iles Canaries, découvrez notre guide ile par ile.
Leave A Reply