Tout au long de la saison nous présenterons un cétacé par article, pour en savoir plus sur ces animaux et apprendre à les observer. Ces fiches sont proposées par Serge Briez fondateur des Peuples de la Mer, ONG citoyenne qui a pour but la protection par la connaissance, la mise en valeur d’une zone maritime de Méditerranée : le Golfe du Lion et plus précisément du Parc naturel marin du Golfe du Lion.
Pour notre troisième fiche, nous vous présentons aujourd’hui le Globicéphale noir.
Zones d'observation en Méditérrannée
On peut rencontrer les Globicéphales noirs en Méditerranée, en haute mer sur les canyons. Ils aiment les eaux profondes mais on peut aussi les observer dans les zones côtières. Ils nagent en surface en grands groupes pouvant aller jusqu’à plusieurs centaines d’individus. Les adultes mâles et femelles encadrent les petits et les jeunes avec autorité jusqu’à leur puberté entre 9 et 14 ans. Dans le sud Golfe du Lion on peut les observer en groupes constitués de familles complètes de 20 à 30 individus. En Atlantique on peut croiser des groupes de plusieurs milliers de Globicéphales.
3 faits marquants sur ce géant tranquille des mers et océans
1 – Étant un prédateur supérieur, le Globicéphale noir régule les niveaux trophiques inférieurs et permet de rendre compte de l’état de santé de tout un écosystème. Outre son importance à l’échelle de l’écosystème, le Globicéphale noir est une espèce d’intérêt au niveau communautaire.
2 – Massifs, puissants et rapides ils sont impressionnants et facilement identifiables avec leur tête en forme de boule noir. Quand ils se regroupent par centaines, le spectacle est impressionnant. Ils ont une longévité importante : 35 – 45 ans pour les mâles et jusqu’à 70 ans pour les femelles. Ils se reproduisent toute l’année avec un pic de naissances en été. La longue période de gestation de 16 mois constitue un facteur de fragilité de leur espèce, aux îles Féroé ou ils sont chassés par centaines chaque année pour motif de chasse traditionnelle (le grind) les femelles gestantes et les petits sont abattus sans distinction. Leur viande n’est plus consommée car réputée toxique à cause des polluants d’origine humaine. Ils sont peu connus du public et un long chemin reste à accomplir pour rejoindre leur intelligence de vie et pouvoir communiquer avec eux d’égal à égal sans en faire un produit de consommation ou un animal familier…La chasse traditionnelle devrait disparaitre à court terme car les autorités et les jeunes générations y sont opposées.
3 – Malgré leur grand nombre sur toutes les mers tempérées froides; principalement dans les zones pélagiques profondes mais également vers les côtes, cette espèce subit des pollutions par PCB, DDT, métaux lourds, micro plastiques qui ont ou auront à court terme des conséquences sur leur reproduction et leur longévité. En Europe, le globicéphale noir est protégé depuis 1970 par la convention de Berne (annexe II) et la directive habitat (annexe IV).
Conseils d'observation et d'interaction
1 – La mise à l’eau pour nager avec le Globicéphale noir n’est pas conseillé. Ils sont peu intéressés par la présence humaine mais peuvent venir nager à l’étrave en petits groupes de 3 à 5 avec des jeunes. Peu démonstratif, il est rare de le voir sauter, mais diverses activités de surface sont notées : claquement de queue sur l’eau (lobtailing), observation de l’environnement de surface la tête hors de l’eau à la verticale (spy-hopping), nage sur le dos avec battements de pectorales…
2 – Ne pas chercher à les nourrir, ce sont de grands chasseurs et une bonne partie de leur temps est consacré à la chasse. Ils plongent à 200-300m pour chasser les calmars. il n’est pas rare de voir évoluer parmi un groupe de globicéphales noirs d’autres espèces de cétacés comme le grand dauphin ou le cachalot
3 – La meilleure façon de rencontrer des Globicéphales est de ne pas les chercher mais d’être dans l’observation. La rencontre peut être opportuniste : vos chemins se croisent, mais ces rencontres peuvent également faire l’objet d’une manière différente de NAVIGUER POUR OBSERVER et aller à la rencontre des toutes les espèces qui peuplent notre Grande bleue.
Si vous voulez en savoir plus sur le Globicéphale noir visitez l’excellent site DORIS !
Observer c’est un apprentissage et de nombreuses associations proposent à des éco-volontaires des embarquements d’observation naturaliste ou vous apprendrez beaucoup sur ces MAÎTRES des océans que sont les Cétacés.
En attendant on vous donne rendez-vous très prochainement pour la prochaine fiche réalisée en collaboration avec Les Peuples de la Mer ! Retrouvez toutes les fiches cétacés des Peuples de la Mer ici !
À bientôt pour de nouvelles découvertes sur la faune marine de Méditerranée.
Bon Vent Capitaine,
Le Poulpe.
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[…] 15 September 2021 Read in French […]
[…] 24 November 2021 Read in French […]