Tout au long de la saison nous présenterons un cétacé par article, pour en savoir plus sur ces animaux et apprendre à les observer. Ces fiches sont proposées par Serge Briez fondateur des Peuples de la Mer, ONG citoyenne qui a pour but la protection par la connaissance, la mise en valeur d’une zone maritime de Méditerranée : le Golfe du Lion et plus précisément du Parc naturel marin du Golfe du Lion.
Pour notre quatrième fiche, nous vous présentons aujourd’hui le Dauphin Commun.
Zones d'observation en Méditérrannée
Le DAUPHIN COMMUN Le dauphin commun est une espèce cosmopolite. On peut le rencontrer dans toutes les mers des deux hémisphères dont la température des eaux varie de 10 à 28°C, y compris la Méditerranée et la mer Noire. Habituellement il évite les régions polaires. Il est absent en océan indien. On l’observe exceptionnellement dans le Golfe du Lion.
3 faits marquants sur ce cétacé hors du ''commun''
1 – Comme le Grand Dauphin c’est un prédateur supérieur ainsi, il régule les niveaux trophiques inférieurs et permet de rendre compte de l’état de santé de tout un écosystème. Son importance est majeure et même si cette espèce n’est pas en danger l’UICN Union Internationale pour la Conservation de la Nature a classé le DAUPHIN COMMUN en «préoccupation mineure» mais «absent en méditerranée occidentale et en fort déclin ailleurs».
Leur population dans les eaux territoriales françaises est estimée entre 180 000 et 200 000 individus. A l’échelle européenne, on répertorie 500 000 individus. On dénombre annuellement plus 700 échouages sur les plages, ce n’est que la partie visible. On essaye d’évaluer la mortalité réelle en mer. On peut estimer à 4000 individus le nombre de dauphins morts en mer, c’est très préoccupant.
2 – La gestation est d’environ 10-11 mois, le delphineau est sevré au bout de 10 à 12 mois. La communauté des dauphins communs est très solidaire ; cela va des soins aux nouveaux-nés et aux compagnons blessés jusqu’aux problèmes des membres infirmes et âgés. On rapporte même que des humains en train de se noyer auraient été poussés jusqu’au rivage, soutenus par des dauphins. Il est fréquent de voir les dauphins communs s’ébattre avec des jouets flottants, voire des animaux comme les tortues. L’accouplement se déroule avec délicatesse, il semblerait qu’un amour réel se manifeste entre le mâle et la femelle.
Les espèces du large se rencontrent par troupeaux de centaines voire de milliers d’individus (500 en moyenne). Les cliquetis sont sont émis par son évent et son système d’écholocation. Sa vitesse de pointe se situe vers 40 km/h. (source Doris)
3 – Le DAUPHIN COMMUN atteint une taille maximale de 2,50 m pour les mâles et de 2,30 m pour les femelles. A la naissance il mesure de 70 à 80 cm. Son poids est compris entre 70 et 110 kg. Le bec (ou rostre) est fin et est bien démarqué du melon (tête) par un sillon frontal. La dorsale est falciforme et mesure un tiers du corps au droit de celle-ci. La caudale est en forme d’accolade avec une encoche dans l’axe hémisphérique. La coloration du dos varie du gris foncé au brun foncé en passant par le noir ; elle forme un V sous la dorsale. La coloration est plus claire vers la queue. Le ventre de la tête à la région anale est blanc crème puis ensuite gris clair. Sur les flancs deux lignes se croisent pour former un X.
Conseils d'observation et d'interaction
1 – La mise à l’eau pour nager avec les DAUPHIN COMMUN n’est pas conseillé. En France il est même interdit d’approcher à moins de 100 m. S’ils choisissent de venir nager de l’étrave ce qui est fréquent, ou vous visiter durant une baignade en mer, vous pouvez en profiter tout en ne dépassant pas les 5 noeuds et en conservant une trajectoire rectiligne et parallèle sans chercher à les rejoindre. Lors de rencontres durant la baignade ne jamais chercher à les toucher, leur épiderme est extrêmement fragile.
2 – Ne pas chercher à les nourrir, ce sont de grands chasseurs et une bonne partie de leur temps est consacré à la chasse, ils peuvent descendre jusqu’à 300 m de profondeur. Ils se nourrissent de poissons vivant en bancs tels les anchois, les sardines, les harengs, mais aussi des calmars et des seiches. La technique de chasse consiste à faire remonter le poisson par lâchers de bulles ou par rabattage. C’est bien sûr une tactique collective : certains se nourrissent, d’autre rabattent la nourriture et les derniers protègent le groupe.
3 – La meilleure façon de rencontrer les DAUPHIN COMMUN est de ne pas les chercher mais d’être dans l’observation. La rencontre peut être opportuniste : vos chemins se croisent, mais ces rencontres peuvent également faire l’objet d’une manière différente de NAVIGUER POUR OBSERVER et aller à la rencontre des toutes les espèces qui peuplent notre Grande bleue.
Si vous voulez en savoir plus sur le DAUPHIN COMMUN visitez l’excellent site DORIS.
Observer c’est un apprentissage et de nombreuses associations proposent à des éco-volontaires des embarquements d’observation naturaliste ou vous apprendrez beaucoup sur ces MAÎTRES des océans que sont les Cétacés.
En attendant on vous donne rendez-vous très prochainement pour la prochaine fiche réalisée en collaboration avec Les Peuples de la Mer qui présentera le RORQUAL COMMUN de son nom scientifique Balenoptera physalus.
! À bientôt pour de nouvelles découvertes sur la faune marine de Méditerranée. Retrouvez toutes les fiches des Peuples de la mer en cliquant ici !
Bon Vent Capitaine,
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[…] 24 November 2021 Read in French […]
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[…] 28 January 2022 Serge BRIEZ et Breach © 2022 Read in French […]