Dans cette nouvelle série, nous mettons à l’honneur nos top contributeurs! Marins depuis leur plus jeune âge ou bien nouveaux passionnés, nos meilleurs contributeurs sont des navigateurs aguerris avec une expérience en mer passionnante que nous avons plaisir à mettre en avant dans cette série blog qui leur est dédiée.
Aujourd’hui, faisons la connaissance de Philippe, 67 ans et presque autant d’expérience de navigation. Amoureux de la voile dès son plus jeune âge lors de nombreuses sorties familiales, il a longtemps navigué pour le sport et la plaisance. D’abord sur de multiples voiliers, il s’est ensuite tourné vers le moteur lors de ses nombreuses croisières dans le monde. Fin navigateur, marin aguerri et aventurier en quête de nouveauté, Philippe retourne rarement au même endroit, libérant le champs des possibilités, il navigue pour découvrir et explorer.
Bonjour Philippe, on aimerait commencer par comprendre votre expérience de marin, vos débuts dans le monde de la navigation et votre parcours ?
Philippe : Tout a commencé à Noirmoutier, sur le petit voilier classique de mon père. Vers 10 ans, j’ai commencé l’école de voile et j’ai beaucoup navigué sur des dériveurs et croiseurs pendant mon enfance. J’ai eu plusieurs dériveurs entre 1971 et 1981, dont un 445 et un Laser. Mon premier croiseur un Microsail de Jeanneau, date de 1982, puis j’ai eu un First 235 de 1985 à 1990 et fini avec un First 285 revendu en 1995. Je naviguais en solo dans le Morbihan. Une région que j’ai exploré de fond en comble mais pas de grandes traversés à cette époque.
J’ai ensuite revendu mon bateau et là a commencé l’époque des grandes épopés entre amis, une période qui s’est étalée de 1996 à 2007. J’étais ingénieur et mon boulot me prenait beaucoup de temps. Les voyages se résumaient donc à quelques semaines par an, sur des locations entre amis. Ne pas avoir de bateau fixe m’a permis d’être libre dans mes destinations et donc de partir là où je n’aurai jamais pensé naviguer. Les Antilles, les Seychelles, La Norvège, j’ai fait certains de mes plus beaux voyages lors de cette période d’itinérance maritime.
Vous êtes ensuite passé sur moteur, dites nous en plus sur cette transition ?
En 2007, je me suis installé en Bretagne et là j’ai viré de board en me dirigeant vers le moteur du côté du Morbihan. J’ai fais l’acquisition de mon premier Day Cruiser de 6m50. Basé au Crouesty, je me suis baladé des journées entières dans les îles Bretonnes. Mais le démon revient vite à la charge, et un peu plus tard j’ai jeté mon dévolu sur un catamaran à moteur Highland 35 Fountaine Pajot. Pendant 5 à 6 saisons, j’ai caboté sur la côte Ouest de la France, deux à trois semaines par an, c’était agréable mais trop court et donc frustrant. J’ai donc migré le cata en Méditerranée et j’ai fait une première saison magique dans les Baléares.
J’ai commencé à rêver de la mer Égée, de la Grèce ou la Turquie…. Avec un catamaran à moteur c’est sympa mais ca prend des coups de raquettes terribles. La suite logique des choses s’est donc enclenchée et j’ai fait l’acquisition d’un Trawler de 40 pied. J’ai rapidement changé pour quelque chose de plus confortable, un Selene Ocean Trawler 55, quand ma femme a commencé à m’accompagner dans tous mes voyages. Depuis on navigue 3 mois par an en Méditerranée où on découvre de nouvelles destinations chaque saison.
J’ai été locataire et propriétaire par la suite. Je ne pourrai pas dire qu’il y a une meilleur situation et je pense que c’est différent pour chaque personne. En ce qui me concerne, j’ai toujours voulu avoir mon bateau pour être indépendant. Mais un bateau c’est comme un cheval à l’écurie, Quitte à en être propriétaire, autant rentabiliser l’investissement en l’utilisant le plus possible.
Quelles ont été vos plus belles croisières ?
Le plus beau voyage, ce fut il y a presque 20 ans, une croisière inoubliable aux Seychelles. Un voyage entre amis à bord d’un catamaran loué pour l’occasion. C’est un endroit magnifique et vraiment unique. Les Seychelles étaient beaucoup plus sauvages à l’époque. Une telle expérience ne serait donc plus possible aujourd’hui tellement la région est envahie. Dommage ? Non, ça en fait un souvenir d’autant plus unique, figé dans le temps.
Sinon, il y a la Grèce que j’affectionne particulièrement, mais je la fuis en été pour des raisons que tout le monde connaît (c’est noir de monde). Cependant, il y a encore des endroits sympas, peu connus, notamment en Mer Egée. En sortant un peu des sentiers battus on trouve des petits coins de paradis préservés.
En mer Egée je me fie à la lecture des cartes et Navily pour trouver les bons coins d’ancrage. Navily est d’une très grande aide pour ça, car on lit entre les lignes pour savoir si on va trouver beaucoup de monde ou moins de monde.
Comment prépare-t-on son itinéraire ?
Personnellement, je privilégie 3 outils pour préparer un itinéraire : Navily, la météo et les cartes pré-programmées sur tablette. J’utilise aussi les guides papier pour la Méditerranée mais ce n’est pas assez complet : les avis sont basés sur l’expérience d’une seule personne alors que Navily regroupe l’avis de plusieurs utilisateurs et l’information est actualisée à chaque nouveau passage. En faisant la synthèse avec notre propre expérience on trouve les bons endroits. Enfin, pour préparer mes croisières, la fonction itinéraire sur Navily est super utile pour estimer les routes, mais j’utilise beaucoup iSailor pour plus de précision.
Vu qu’on est sur Navily, qu’est ce que vous appréciez le plus sur l’application ?
La partie communautaire avec le partage d’expérience! Le vécu d’une seule personne qui écrit un guide c’est une chose, mais le vécu de dizaines de personnes qui sont passées à cet endroit à tel moment c’est plus parlant. La solidarité des gens de mer, le fait de partager des informations sur les endroits où on peut naviguer c’est important. Plus on a accès à l’expérience d’autres marins, plus on améliore notre propre sécurité et ça c’est le nerf de la guerre pour les marins.
En terme d’améliorations, j’aimerai voir la protection aux vents et à la houle sur les ports. En effet, contrairement aux croyances populaires, tous les ports ne sont pas bien protégés du vent et de la houle. On pourrait aussi rajouter quelques numéros de téléphone utiles sur les ports : loueur de voiture, médecins, livreur de gazole.
Une histoire insolite que vous avez retenu en particulier lors de vos nombreux voyages ?
Je me souviens m’être retrouvé avec ma pompe à eaux noires défaillante dans un mouillage en Grèce… Une galère dont tout marin se passerait bien ! Je me retrouve donc à chercher dans la marina la plus proche une personne qui pourrait me réparer ça mais sans trop d’espoir… Je ne me souviens plus exactement du nom mais c’était un tout petit port de plaisance et j’avais peu d’espoir…
Dans cette galère, un type plutôt sympathique se pointe et, après avoir jeter un coup d’œil, me dit qu’il peut m’avoir ça pour demain soir… C’était vraiment sur une toute petite île mais le lendemain soir il m’avait remplacé ma pompe à eaux noires et j’étais prêt à repartir. Le genre de service qu’on ne trouve pas partout…
Votre prochaine destination ?
Le bateau est actuellement sur l’île de Leros, dans le Dodécanèse en Grèce. De là-bas j’aimerai aller vers Finike et Antalya et explorer la côte Sud et Sud-Ouest de la Turquie. C’est un endroit que je n’ai encore jamais visité. De plus, l’hivernage est beaucoup plus intéressant dans la région. Cela me prendra une ou deux saisons certainement. Après ça, je pense peut-être remonter vers le Monténégro et la Croatie… mais rien de sûr pour l’instant ! On verra bien où le vent nous mène…
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